Essais

KTM 990 Super Duke

Par Philou

Cet essai de la KTM 990 SuperDuke a été rédigé quelques semaines après l'acquisition de la moto. Il s'agit en l'occurence d'un modèle 2005, dont le train avant est plus vif que le modèle 2007, à priori plus facile désormais. Le modèle 2007 propose également une autonomie frisant désormais les 200 kms. C'est avec la ZX12R la moto qui m'a le plus marqué, pas la plus facile, mais la plus passionnante. J'envisage d'en trouver une d'occasion d'ici quelques années pour un usage piste. Pour information, deux SuperDuke seront engagées dans l'épreuve d'endurance d'août 2007, en Allemagne.
Bonne lecture,

La neige, le verglas, et le froid ayant décidé de prendre un peu de congés,, ce jour aura été l’occasion de découvrir davantage la KTM SuperDuke qui somnolait depuis un mois dans son garage, juste réveillée pour de courts trajets.

Je ne vais pas faire le coup de la fiche technique, les canards ou les pubs le font très bien.

Pour ce qui est de la prise en main, c’est du facile. La moto est très haute, mais cela me convient bien. Le cadre treillis, le bicylindre contribuent à une finesse extrême. Une fois sur la moto, on ne sait plus trop dans quelle catégorie la classer. Des Pilot Power comme pneumatiques, mais une hauteur de trail, un guidon Renthal, un cadre de sportive, une hauteur étonnante, un réservoir dont le bouchon culmine très haut … Est ce un roadster, une sportive avec grand guidon, un super motard ?

En ville, la boîte reste sur le premier rapport en permanence. La première est très longue. Et même si le moteur est souple, passer la deuxième à moins de 60 expose parfois à des soubresauts, d’autant plus que la poignée d’accélérateur a une course très courte. La moto est à la fois très précise, très vive, et justement parfois déroutante pour les premiers kilomètres. Cette vivacité, cette légèreté font que la moindre action sur le guidon ou les repose pieds, voire l’accélération brutale, ou la bosse sur le macadam maltraité par l’hiver, provoquent une réaction instantanée de l’avant. Peu de poids devant, une moto très légère, un cadre treillis très rigide, des suspensions fermes plus pensées pour une piste, ce sont certainement les explications de ces réactions.

A peine arrivé sur un petit tronçon d’autoroute que le moteur me catapulte hors d’un paquet de voitures. Je parle bien de catapulte ! Impressionnant, et pourtant je ne pensais pas qu’un bicylindre me procurerait une telle impression de patate. Quelques bornes d’autoroute, un petit 210 en un rien de temps, juste pour constater qu’on est bien mieux dans cette intégrale en cuir, car la protection est absente, totalement absente. Normal, ça ne devait pas figurer dans le cahier des charges.

Premier virage serré, une bretelle de sortie que je prends à 120/130 en général avec mes motos, en rentrant dans la courbe souvent sur le frein moteur. Idem, ici, je peux faire pareil, mais avec un sentiment de prudence, dû toujours à cette vivacité de l’avant. A peine commençai je à ré accélérer en sortie de courbe que la catapulte se remet en action. Heureusement que les pneus accrochent superbement !

Les kilomètres de départementales défilent. Je commence à comprendre le truc. Il faut accélérer, décélérer, et freiner, en permanence, et si possible sans modération. Là, la moto devient géniale, la plus démonstrative que j’ai conduite avec une ZX12R. Un moteur extraordinaire. Ça arrache dès les 4500 tours, jusque 9500 tours ! Des wheelings intempestifs, un avant qui s’allège à chaque fois en tout cas. Un bruit magique, malgré l’échappement standard. Les décélérations permettent de rentrer en courbe en penchant la moto, sans trop toucher aux freins, qui sont parfaits. Une fois sur l’angle, on dirait que la moto est plus stable qu’en ligne droite, un comble. Je garde pour l’instant une prudence à la ré accélération sur l’angle. C’est une moto qu’il ne faut pas conduire en enroulé rapide, sinon les réactions du châssis vous dictent la trajectoire. Il faut accélérer fort, pencher, freiner, décélérer fort, et là elle devient formidable. Les jambes servent à gérer parfois l’appui au sol, comme sur un trail léger !

J’avais prévu de faire 80 bornes avec, j’avoue que j’ai failli doubler le plaisir, mais j’avais d’autres impératifs malheureusement. Cette moto est fabuleuse en terme de sensations, je la classe juste en dessous d’une Kawa ZX12R qui m’avait donné de grands frissons, peut être même à égalité. La KTM demande par contre plus d’expérience à mon avis. Je pense qu’avec quelques sorties dans le guidon, son utilisation sera encore plus fabuleuse.

Question pratique, la consommation …. Doit-on parler de la consommation ? Cette moto est faite pour des trajets courts, pas pour avoir des valises, une montre, des poignées chauffantes, ou un vide-poches. Pour dire, je n’ai pas trouvé l’heure ! Sinon, comptez une moyenne proche des 10 litres tous les 100 kms en roulant comme ce jour.

Pour résumer, c’est une moto faite pour le plaisir simple de l’arsouille, des vitesses interdites sur départementales, des courbes et virages serrés qu’on s’applique à passer de plus en plus vite. J’avoue avoir été fortement bluffé par ce moulin, et ce châssis. Je suis aujourd’hui comme un mathématicien face à une équation, un pianiste face à une partition inédite de Chopin, enfin bref, vivement que je trouve le temps de la reprendre, et de la réapprendre !


Ajouter une rubrique