Essais

Aprilia RS250 Piste

Par Le Chevalier Noir

Hier, j'ai pu essayer une Aprilia 250RS "piste" (débridée quoi!). Disons le clairement : je ne connais pas le deux-temps (hormis les mobs) et j'ai horreur des deux-temps... à cause du bruit, essentiellement.

Je n'étais donc pas spécialement emballé pour cet essai, mais la curiosité aidant... Sans compter que ne pas aimer quelque chose que l'on ne connaît pas, ça ne se tient pas.

Démarrage au kick... C'est la seule touche de sympathie que j'ai trouvé à cette machine.... Y'a pas du tout de compression, mais c'est sympa.

Ensuite, on regrette de ne pas avoir de bouchon d'oreille pour camoufler ce bruit ignoble (d'autant que je venais de tourner avec le 500SR en échappement libre.... C'est autre chose!

En piste ! (le mini-circuit de Candie, à Toulouse n'a rien d'un véritable circuit, mais il permet d'essayer des bécanes non homologuées routes, et il est gratuit... c'est déjà pas mal!)

Je savais que le moteur d'un deux temps est creux en bas... Mais en fait, ce n'est pas creux... c'est vide. Il n'y a rien. Le néant. Nada. On ouvre en grand, et... le moteur semble rester au ralenti... il ne se passe rien... L'aiguille monte tout doucement... vraiment doucement... On espère une petite rafale de vent qui arriverait par derrière pour propulser un poil... Jusqu'à 7000 tours, n'importe quelle mob bridée a beaucoup beaucoup plus de pêche que cette 250RS!

Et a 8000 tours, tout d'un coup... La roue avant se déleste, le cerveau se retrouve concentré dans l'occipital. Ca pousse GRAVE DE FOLIE. Rien à voir avec le coup de pied au cul d'un gros mono. J'ai l'impression d'être expulsé du fût d'un canon. Franchement, je n'ai jamais senti quelque chose d'aussi brutal. Autant la montée de 1000 à 7000 tours a été laborieuse, autant là, de 8000 à 12000, j'ai même pas eu le temps de me dire "oh put$#%" que déjà il faut sauter sur les freins pour aborder le virage.

J'agrippe le frein et... ouch! Ca y est. Je suis arrêté. Hey! Je voulais juste ralentir, moi! En fait, on pose un doigt sur la poignée de frein, et c'est un mur en brique qui se place instantanément devant la roue avant.

Et voila que je me retrouve à 3000 tours... le moteur qui mouline dans le vide (pire qu'un Fazer ;o)) pour aborder mon virage... Il ne se passe donc rien. Ca ratatouille... J'ai l'impression d'être en roue libre... Et j'attend impatiemment que les 7-8000 tours reviennent. Cette fois, je me cale bien pour ne pas me faire surprendre. Et c'est reparti pour un tour de manège de moins d'une seconde, parce qu'on est de suite au rupteur... et au virage suivant tellement ça va vite!

4 ou 5 tours simplement, à me faire projeter en avant et en arrière... ça m'a suffit.

C'est une machine grave.

Je ne pensais pas qu'il y avait des machines aussi brutales en vente libre. Je ne comprends vraiment pas comment on peut rouler sur route ouverte avec un tel engin.

J'ai été super impressionné. Mais j'ai pas aimé non plus. En grande partie parce que je ne maîtrise absolument pas le mode d'emploi (j'imagine qu'il ne fait pas hésiter à rentrer dans les virages très hauts dans les tours, vu l'absence de frein moteur, et la peine qu'a la moto a en sortir si on est en dessous du seuil fatidique des 8000 tours. En fait, ça serait peut-être mieux si le ralenti était fixé à 7000 tours...).

Pour celui qui arrivera a l'exploiter comme il se doit, c'est une arme. Ca doit être mon coté pacifiste qui me fait retourner au 'romono...


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