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Je débute sur FRM

Pas toujours facile de débarquer sur frm sans être complétement paumé. A cela plusieurs raisons possibles :

  • manque de connaissances de l'utilisation des forums (ou newsgroups)
  • impression de débarquer dans un café ou tout le monde se connait
  • difficulté à comprendre le langage et les codes utilisés, propres aux news, propres aux motards, ou propres à frm

Pour bien comprendre, lisez donc ce qui suit, en plus c'est un très beau texte :

En parlant de piliers...
Tu rentres dans un troquet.
Il est ouvert à 6 heures et ferme à 23 heures.
C'est une espèce d'auberge espagnole, haute en couleur, avec ses publicités un peu dépassées, son flipper bruyant, ses clients qui se tiennent debout pour avoir un paquet de tabac.
Puis il y a des gens se connaissant depuis pas mal de temps, qui viennent prendre leur petit blanc avant d'aller bosser, d'autres qui racontent des vannes, y en a qui parlent de politique, d'autres qui disent rien. Il y a le facteur, qui fait une pause entre deux tournées. Il avale son Pernod d'un trait et papote avec la mère Lucien qui passe avec son caddie. L'Aubrac le garagiste du coin de la rue, toujours sale, avec un cardan à la main, qui vocifère, mais on dit que c'est parce que les presses de Billancourt l'ont rendu sourd.
Il y a Monsieur Souria, le prof de math du bahut, qui prend son plat du jour et qui discute avec Fonssedé, son ancien élève, qui a trouvé une place dans la boîte d'assurance d'à coté. Il y en a plein des gens comme ca.
Toi un jour tu t'es arrêté pour acheter des clopes.
Tu as regardé du coin de l'oeil toutes ces personnes différentes et tu t'es dit : sympa le gastos.
Puis tu es parti avec tes Camels.
Un autre jour, tu traînais dans le quartier à chercher une place pour ta voiture. Tu étais en avance pour ton rendez-vous, alors tu t'es souvenu du troquet. T'as repoussé la porte.
Ils étaient là, à peu près les mêmes, oh tu les as pas bien remarqués bien sûr il y avait toujours les clients de passage, ceux qui étaient accoudés au bistrot pour passer le temps comme toi.
Mais t'as bien aimé le bistrot, non vraiment, il avait l'air sympa.
T'as pris ton casse-dale et t'es reparti.
Le lendemain, tu t'es arrêté pour prendre un café, après tout c'est sur la route.
Au bout d'une semaine de pause petit noir, t'as commencé à discuter avec le tolier, puis les voisins.
Un jour pourtant, un peu énervé par la remarque que t'avait fait ton voisin sur la vie politique, tu t'es emporté, t'as commencé à vouloir en jeter un peu à la vue des gens, des occasionnels comme des habitués.
T'as commencé à parler fort, à gueuler, comme les autres font. Après tout, pourquoi pas.
Mais les gens se sont refermés. Le père Aubrac t'a jeté un sale regard, et tu t'es retrouvé comme un con avec les habitués du bistrot qui te conseillaient de la mettre en veilleuse.

Tu imagines un tel scénario dans un bistrot ?

FRM, c'est pareil.
Ici les gens se connaissent, ils ont leur codes, leurs habitudes et leur préférences. Soit tu prends le temps de décoder, et tu verras des gens fort sympathiques bien qu'ils soient bourrus, ou alors tu t'arrêteras à la surface des choses.
FRM c'est pareil, sauf que tous les 4 matins, il y a un nouveau qui veut soit faire copain tout de suite, soit être reconnu, comme ça.
Ça ne se passe pas plus comme ça dans un bistrot que sur FRM.
Il y a pas de tolier, mais il y a ceux de passage, qui demandent leur chemin et à qui on le donnera, et il y a ceux qui poussent la porte au moins une fois par jour, qui rendent un coup de main à la fille du 4ème avec son rejeton qui comprend rien à ses devoirs de math, ou qui aide à ranger les tables dehors quand le vent souffle.
Ils parlent de tout et de rien. Mais ils sont un peu plus que des connaissances. Ils commencent à connaître le nom des enfants, se souviennent de demander comment ça va la rentrée, si alors cette année les vacances c'est toujours dans le Luberon...
FRM est toujours pareil.
Sauf que là les gens se voient et se croisent aussi en dehors du troquet. Ils s'invitent à manger chez eux, se donnent des rendez-vous, font la fête et parfois souffrent ensemble. Ce sont des amis.
Alors bien sûr ils pourrissent un peu la vie du forum, vu qu'ils parlent de choses en commun que l'occasionnel ne peut percevoir, ni celui qui n'a jamais eu l'occasion de dîner un soir de tempête de neige chez l'autre.
Mais ça fait son charme.
Enfin moi je le vois comme ça.
C'est un bistrot où les gens s'engueulent souvent, rigolent, rêvent à voix haute mais se connaissent un peu, voire beaucoup.
Il ya en a même qui y ont trouvé l'âme soeur.

C'est comme cela que je l'aime mon FRM.
Il est imparfait, il pue la gauloise et il est bruyant.

Mais il est humain.

Cram TeXeD


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